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Les sociétés anglaise, espagnole et française au XVIIe siècle
25 mai 2007

Honnêteté

 

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Honnêteté


Honnêteté
- Issu des cours italiennes de la Renaissance (Baltazar de Castiglione, Il Cortegiano, 1528), cet idéal moral et social est théorisé par Nicolas Faret (L'Honnête Homme ou l'art de plaire à la Cour, 1630), Guez de Balzac, puis par le chevalier de Méré (Conversations, 1668, Discours, 1677).

L'honnête homme se montre agréable et sociable ; tout entier tourné vers autrui, il fait preuve d'urbanité, et il doit laisser soupçonner ses qualités sans attirer l'attention sur sa personne, bien qu'il ait divers talents intellectuels et artistiques, car il ne se pique de rien. Et dans ses pièces, Molière brosse le portrait de quelques personnages qui, tels Philinte et surtout Éliante dans Le Misanthrope, sont capables de vaincre leur amour-propre, de s'effacer devant les autres et de faire preuve de bienveillance à leur égard. Molière lui-même est présenté en ces termes par Jean Vivot, dans la préface de l'édition de 1682 :

Ainsi il se fit remarquer à la Cour pour un homme civil et honnête, ne se prévalant point de son mérite et de son crédit, s'accommodant à l'humeur de ceux avec qui il était obligé de vivre, ayant l'âme belle, libérale : en un mot, possédant et exerçant toutes les qualités d'un parfaitement honnête homme.

Quand, dans La Critique de l'École des femmes, Dorante, porte-parole de Molière, affirme que «c'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens», on peut se demander de qui il parle : s’agit-il, comme on le pense d’ordinaire, de ceux qu’on pourrait appeler les braves gens du public, ou, dans ce contexte polémique, de ces esprits raffinés, adeptes de l’art de plaire selon Faret ou Méré ? Si l’on n’oublie pas que l’honnête homme est celui qui se maîtrise parfaitement en toute situation et qui, dans cette perspective, réprime les éclats de rire, qui sont le propre du peuple, on est en droit de penser que Molière vise ici cette partie du public, si rétive à une poétique dont le comique est la pierre angulaire.

 

source : toutmoliere.net

 

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L'honnête homme et le courtisan

 

Thèmes d’histoire littéraire : XVIe - XVIIe siècles
10. L'honnête homme et le courtisan

 

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Les bienséances : terme clé de la théorie littéraire classique tout comme de la vie sociale au cours du XVIIe siècle. Respecter les bienséances, c'est savoir ce qu'il convient de dire et de faire dans une circonstance donnée, c'est avoir le goût bon et les manières bonnes, comme on aurait dit à l'époque. La société policée du XVIIe siècle, composée principalement de l'aristocratie ancienne (dite "d'épée") et de la noblesse parlementaire ("de robe"), auxquelles s'agrège peu à peu la partie riche et éduquée de la bourgeoisie, cherche à formuler les règles idéales du comportement social sous le nom d'honnêteté, d'honnête homme.

Mais il y a deux sortes d'honnêteté : l'une mondaine, l'autre morale, et leur définition comme leur champ d'action se recoupent parfois, voire se contredisent au cours du siècle. Molière montre admirablement dans Le Misanthrope l'opposition d'une attitude mondaine de conciliation et d'une attitude morale intransigeante, à travers les figures de Philinte et d'Alceste.

L'honnête homme est parent du courtisan, tous deux trouvent leur origine dans la réflexion sur la vie sociale qu'avait menée le XVIe siècle. Le livre fondateur est celui de Baldassare Castiglione, Il Libro del Corteggiano (publié en 1528), qui dépeint sous forme de conversations la vie d'une société d'hommes et de femmes de qualité à la cour d'Urbino. L'ouvrage eut une influence considérable dans toute l'Europe pendant deux siècles.

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Cependant le courtisan doit avant tout plaire au Prince et aux Grands : à partir du moment où, dès le début de son règne, Louis XIV concentre tous les pouvoirs à Versailles, il oblige la noblesse à y séjourner pour obtenir des postes, maintenir ses avantages, participer si peu que ce soit aux affaires : l'obligation de plaire devient une contrainte permanente et engendre des conduites qui n'ont plus de l'honnêteté que l'apparence.

La société de cour est dès lors fondée sur la dissimulation ; la politesse masque l'intérêt, l'attention à autrui se corrompt en flatterie. Deux écrivains, qu'on assemble parfois sous l'étiquette de "moralistes", ont décrit, et parfois stigmatisé, l'insincérité de la vie de cour : La Fontaine dans certaines de ses Fables (parues de 1668 à 1693), et La Bruyère dans un chapitre de ses Caractères (9 éditions sont publiées entre 1688 et 1696).

Pour comprendre la théorie de l'honnêteté, il faut se souvenir du précepte latin : Intus ut libet, foris ut moris est (à l'intérieur, fais comme il te plaît, à l'extérieur, agis selon la coutume). L'opposition entre l'espace social et le for intérieur, que nous ne comprenons plus guère aujourd'hui, est capitale au XVIIe siècle : elle ménage une sociabilité harmonieuse, condamne les conduites agressives tout en faisant place à la liberté que chacun conserve de juger pour son propre compte.

Elle peut avoir pour conséquence un conformisme ou une hypocrisie sociale : dans les deux cas, l'idéal de l'honnête homme devient équivoque, la vie sociale apparaît comme un théâtre où les personnages jouent des rôles convenus, et où l'intelligence consiste à déchiffrer les apparences. Sur ce théâtre, la maîtrise de la parole est centrale : raffinement des formules, goût des jeux de mots (c'est l'esprit), art de la conversation. La valeur la plus haute reste pourtant insaisissable, c'est le naturel, le je ne sais quoi, que la plupart s'efforcent d'imiter, et que fort peu rencontrent, s'il faut en croire Molière.

source : université de Lausanne, faculté des Lettres

bibliographie

- Bury, Emmanuel, Littérature et politesse. L'invention de l'honnête homme (1580-1750), Paris, Presses Universitaires de France, "Perspectives littéraires", 1996.
- Dens, Jean-Pierre, L'honnête homme et la critique du goût. Esthétique et société au XVIIe siècle, Lexington, French Forum Publishers, 1981.
- L'art de la conversation : anthologie, préface de Marc Fumaroli, Paris, Dunod, "Classiques Garnier", 1997.

sources

- Molière, Le Misanthrope [1667], in Œuvres complètes, tome II, Paris, Gallimard, "Pléiade",    1971, p.121-218.        
- La Bruyère, Les Caractères [1688], in Œuvres complètes, Paris, Gallimard, "Pléiade", 1951,    p.59-478.

 

 

Collation
Collation dans un parc, Ecole flamande, XVIIe siècle.
         Musée de l'Ile de France, Sceaux.

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liens

- Qu'est-ce qu'un honnête homme au XVIIe siècle ?

- "Galanterie", par Chiara Rolla

 

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Nicolas Faret (1600-1646)
L'Honnête Homme ou l'art de plaire à la Cour (1630)

 

 

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Commentaires
T
Après avoir laissé ce commentaire 2 semaines sur son blog « Etudes Coloniales », Michel Renard était incapable de trouver un seul reproche à ma liste montrant des mensonges publiés sur son site. Alors que fait il dans ce cas là ? Il censure, naturellement. Exactement comme le plus minable des communistes que l'on connait au Vietnam. <br /> <br /> Je re-poste donc mon commentaire (sur tous ses blogs).<br /> <br /> ---------------------------------------<br /> L’extrait radio cité par dekeroual ci-dessus montre parfaitement comment, en 1929, les autorités françaises parviennent à faire croire à son peuple que la colonisation avait quelque chose d’utile, que les indochinois avait « besoin » de cette colonisation pour pouvoir progresser, alors qu’il ont très bien vu la différence colossale entre le développement, de 1860 à 1900, d’un pays non colonisé comme le Japon qui a pu dépasser la France dans plusieurs domaines (notamment militaire) et le Vietnam (colonisé par les français) qui n’arrive même pas à sa cheville. Ce genre de propagande était également pratiqué sur les allemands pour les persuader qu’il faut envahir la France pour pouvoir aider les français car ils appartiennent à une race inférieure qui a besoin d’être éduquée. C’était, en 1929, une pratique « normale » utilisé également par les autres puissances coloniales comme l’Angleterre, le Portugal, l’Espagne, la Belgique, …<br /> <br /> Mais, en 2010, alors que dans toutes les anciennes puissances coloniales, les gens ont compris que la colonisation était non seulement inutile, mais qu’elle était aussi néfaste au développement du pays colonisé, qu’elle favorise la monté des communistes, qu’elle était surtout criminelle vu le grand nombre de crimes de guerre et des millions de victimes qu’elle a engendrés, on voit malheureusement en France (et seulement en France) des centaines de sites Web qui prétendent que la colonisation française avait « des aspects positives »<br /> <br /> Ce site « Études Coloniales » en est un parfait exemple, il propage des mensonges sur la colonisation française dans le but de l’embellir. Les gestionnaires de ce site ont publiés des articles qui prétendent que :<br /> <br /> 1) La France est à l’origine de la création de Hanoi. Alors que cette ville était déjà le capital du royaume 10 siècles avant l’arrivée des français. Cliquez sur ce lien et vous verrez l’article en question http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2008/12/02/11611354.html#c19942188<br /> <br /> 2) L’armée française, (financée à 80% par les américains) était revenue à Saigon en octobre 1945 dans le seul but de « libérer » les vietnamiens de l’occupation japonaise. Alors que les anglais et chinois avaient déjà désarmé la totalité des soldats japonais un mois auparavant. Car eux (et seulement eux) ont été désignés dans la conférence de Potsdam pour effectuer cette tâche. Cliquez sur ce lien et vous verrez l’article en question<br /> http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2007/03/02/3394402.html#c21975837<br /> <br /> 3) L’administration coloniale française, en remplaçant l’écriture Nôm au Vietnam par l’écriture Quôc Ngu basée sur l’alphabet latin, avait permis aux vietnamiens « d’entrer dans le monde moderne». Alors que les japonais, avec une écriture quasi identique à l’écriture Nôm, ont pu moderniser leur pays sans aucune difficulté. Cliquez sur ce lien et vous verrez l’article en question http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/05/24/1942218.html#c15896414<br /> <br /> 4) Dê Tham était plutôt pirate que résistant anti-français. Alors qu’il avait refusé l’argent et le pouvoir offert par l’administration coloniale française. Cliquez sur ce lien et vous en verrez l’article en question http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2008/02/01/7771106.html#c12345973<br /> <br /> 5) Le décret du 25 mai 1881 relatif à la naturalisation des Annamites, étend à la Cochinchine des dispositions similaires à la situation en Algérie, alors que le nombre annuel de "naturalisation d'indigènes" en Cochinchine se compte sur les doigts d'une main. Cliquez sur ce lien et vous verrez l’article en question<br /> http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2007/05/18/5013704.html#c23748303<br /> <br /> Ce site « Etudes Coloniales » est géré par des gens qui se présentent comme historiens universitaires français, comment est il possible qu’ils laissent passer autant de mensonges sur un nombre aussi restreint d’article sur l’Indochine ? Le niveau des universitaires français serait il descendu aussi bas ? Doit-on obligatoirement déformer l’histoire pour pouvoir affirmer qu’il y ait quoi que ce soit de positif dans la colonisation française ? J’avoue ne pas comprendre. Y a-t-il un seul français sur ce forum qui peut m’éclairer sur ces points ?
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